Histoire de l'empire de Dûen
Par Alexandre Vaughan
Introduction - fondation
L’empire de Dûen est considéré comme le descendant le plus direct de l’Empire de Blûnen, les mages de l’Ancien temps. En effet, suite à la défaite des mages face aux Sorcami et à l’effondrement de leur empire, les survivants de la race humaine se virent forcés de signer le traité de Dûenhin, en l’an 0. Ce traité, texte fondateur de l’empire de Dûen, stipulait que le continent d’Erûsard serait le refuge des humains vaincus et que leur gouvernement serait assuré par le général Bretôr, l’un des derniers survivant de l’état-major de Blûnen. Bretôr posa alors les jalons de l’empire de Dûen, et devint Bretôr 1er, l’empereur fondateur.
L’empire de Dûen a beaucoup évolué durant son histoire, géographiquement, politiquement et socialement. A sa fondation, il était séparé en trois provinces :
- la province du Nord (correspondant grossièrement au royaume de Setidel)
- la province Centrale (comprenant l’actuel empire de Dûen et le royaume de Sorûen)
- la province de Sanif (au sud-ouest)
L’arrivée massive d’immigrants humains vers Erûsard fit que les débuts de l’empire furent très instables, et les écrits décrivant cette période sont rares. On sait cependant que le pouvoir central de l’empereur fut très vite contesté, notamment au sud, ou son influence était la plus faible, du fait de la distance et de l’existence du désert de Sorûen.
La fondation de Sorûen
En l’an 124, la population d’Erûsdel se révolta, excédée par la le levée de nouveaux impôts perçus comme injustes. Cette révolte se répandit comme une trâinée de poudre sur tout le sud d’Erûsard, touchant même la province de Sanif. Le duc Leotel, gouverneur de Sanif, décida alors de renier l’empire et de prendre la tête des insurgés. Il marcha sur Erûsdel sans rencontrer de résistance, et en fit le centre de sa rébellion.
Sabhût 1er, l’empereur de l’époque, prit alors la décision d’envoyer des troupes mater ces rebelles qui menaçaient l’ordre établi. Ainsi, près de six cent mille hommes, bêtes et armes de sièges partirent du nord d’Erûsard dans la ferme intention de mettre fin à l’insurrection. Cette armée avait l’avantage numérique et était bien mieux entrainée que les rebelles, mais ces derniers surent utiliser le terrain à leur avantage. Les rebelles harcelèrent les troupes impériales alors qu’elles traversaient le désert de Sorûen en utilisant de tactiques de guérilla. L’armée impériale se retrouva a cours d’eau et de vivres, entourée d’ennemis, et subit de lourdes pertes. L’armée qui sortit du désert après des mois de combats n’était plus qu’une fraction de ce qu’elle avait été. Elle n’était cependant pas hors de combat, et bien qu’affaiblie, parvint à atteindre Erûsdel. La commença un siège qui dura plus de cinq ans.
Le siège d’Erûsdel ruina l’économie impériale, qui finit par ne plus pouvoir payer son armée. Sabhût 1er dut alors se rendre à l’évidence et avouer sa défaite. Il accorda donc, en l’an 130, l’indépendance des provinces du sud et de Sanif. Ainsi fut fondé le Royaume de Sorûen.
La fondation de Setidel
Après sa défaite dans le sud, l’empire de Dûen se retrouva extrêmement affaible, à la fois économiquement, socialement et militairement. Dans la province du Nord, le peuple grondait déjà contre l’Empereur. Les nains, qui avaient pendant longtemps été persécutés et envoyés sans espoir de retour sur le front du sud se révoltèrent, suivis de près par l’ensemble de la province.
Bien que cette révolte fut moins organisée et les rebelles moins nombreux qu’en Sorûen, la situation de l’empire de Dûen était telle qu’il lui était impossible de faire face à une autre guerre. Ainsi, douze ans à peine après la scission de Sorûen, l’Empire accorda son indépendance à la province du Nord qui devint le Royaume de Setidel.
La longue paix
Après la fondation de Setidel, la situation dans l’empire de Dûen (maintenant réduit à la moitié de la province Centrale) se stabilisa. Si des tensions existaient encore entre les trois nations d’Erûsard, aucune ne pouvait faire face à une nouvelle guerre, et un nouvel équilibre s’installa. Ainsi le continent connut une longue période de calme relatif, ou les conflits restèrent très localisés.
La population augmenta alors de manière substantielle, et les ressources alimentaires commençaient à se faire rare. En 695, un hiver particulèrement rude réduit les réserves de grain de l’empire de Dûen, et une famine, accompagnée d’une épidémie de peste, éclatèrent en 699.
L’ère des explorateurs
Dans ce contexte de famine et de surpopulation, certains, parmi les plus hardis marins de l’empire, décidèrent de naviguer vers l’ouest à la recherche de nouvelles terres. L’un d’eux, Amil Kiberû, lança en 708 une expédition a bord de sa caravelle, le Leosor.
Après plusieurs semaines de traversée, il accosta au nord de l’île-continent de Lanerbal. Ces régions septentrionales étaient principalement peuplées de tribus nomades semi férales, sans gouvernement centralisé. Kiberû n’eut donc aucun mal à y établir une colonie, et le port de Lanermar vit le jour. Ainsi Kiberû prit posession des Terres de Lanerbal au nom de l’empire de Dûen.
De nombreux colons ne tardèrent pas à faire voile de Widelmar vers cette nouvelle terre promise. Ils fondèrent ainsi les villes de Lanerhin (en 715) puis les ports de Setimar et Frielmar. Avides de nouvelles richesses, ces explorateurs se tournèrent alors vers le sud de l’île.
Il finirent par atteindre les frontières de Dafashûn, le royaume des mages, qui était resté caché aux yeux des habitants d’Erûsard pendant sept siècles. Contrairement aux peuplades nomades du nord, les mages étaient bien organisés et leur civilisation et leur technologie sans égale. Ils représentaient donc, aux yeux des colons à la fois une opportunité et un très grand danger. Amil Kiberû, devenu duc de Lanerbal, réussit à convaincre l’empereur Leotel II que la guerre contre Dafashûn était inévitable. L’empereur fit donc construire une armada qui fit voile de Lirgostel vers les côtes de Dafashûn.
Les puissantes légions de Dûen, fraîchement débarquées de leurs fiers vaisseaux, se heurtèrent rapidement aux armes magiques de leurs adversaires. Les dragons volants cracheur de feu brûlèrent les navires impériaux, leur coupant toute possibilité de retraite et de ravitaillement. Les légions furent alors encerclées lors de la bataille d’Omatel, et durent rendre les armes après avoir été décimées par les mages. Le duc Kiberû fut forcé de mettre un genou en terre devant le roi des mages Focrûn II, et un armistice fut signé en 728.
Dafashûn ne tarda pas à obtenir un traité de paix le protégeant contre toute future attaque impériale, et avec le temps l’Empire de Dûen et le Royaume des Mages finirent par devenir des alliés. Les mages furent même autorisé à installer des monastères, lieu de savoir et d’éducation, au sein de l’empire.
La guerre des Sorcami
Après la Guerre des Mages, l’Empire de Dûen entra dans une période de paix et de prospérité relative. Le protectorat de Lanerbal, ainsi que les échanges commerciaux et culturels avec le puissant Royaume des Mages furent propices à l’essor économique de l’Empire.
A la frontière Sud, cependant, le Royaume de Sorûen vivait une période de troubles économiques et sociaux. En effet, contrairement à Dûen, Sorûen ne pouvait compter sur aucune expansion territoriale pour satisfaire sa population grandissante. Ce mécontentement finit, en 814, par se cristalliser lorsque l’ancienne province de Sanif, à l’ouest, déclara son indépendance. Ainsi fut fondé le Domaine de Sanif quia allait se révéler être l’un des plus grands alliés de l’Empire de Dûen.
Sanif était en effet une nation tournée vers la mer, et tout comme Dûen, un siècle auparavant, des aventuriers décidèrent de tenter leur chance à l’Ouest. Les Sanifais, contrairement aux Dûeni, n’étaient pas tenus par les interdits des mages (qui avaient bloqué tout passage à l’ouest de Lanerbal), et pouvaient naviguer où ils voulaient. Ainsi, en l’an 901, l’explorateur Sanifais Censam Frisûn mit le pied sur le continent de Sorcasard. Il était le premier humain à fouler le continent des Sorcami depuis plus de neuf siècles.
Depuis la chute de l’Empire de Blûnen, Sorcasard était en effet contrôlé par les hommes-sauriens, qui avait réduit les humains de leur continent à l’état de serviteurs ou d’esclaves. La (re)découverte de Sorcasard fut donc un véritable choc dans tout le continent d’Erûsard. Les premières expéditions de Sanif sur le nouveau continent se firent refouler par la force des armes, ce qui ne fit qu’aviver la haine des Sorcami parmi les humains d’Erûsard.
L’Empire de Dûen vit en Sorcasard la possibilité d’étendre de nouveau son influence et sa puissance. Les Dûeni proposairent aux Sanifais une alliance militaire afin de conquérir la nouveau continent. L’une des plus grandes aventures de la race humaine commença alors.
En 922 appareilla la plus grande armada ayant jamais naviqué sur l’Océan Intérieur. C’était une flotte composée de près de 3000 navires de tous tonnages qui transportèrent en plusieurs voyages des millions d’hommes venant de Dûen, Sanif, Lanerbal et même Dafashûn. Une faction de mages avait en effet décidé de venir en aide à cette alliance. Les navires, après un long voyage, débarquèrent leurs troupes près de la nouvelle forteresse de Niûsanin, au sud de Sorcasard.
Depuis la chute des Anciens, jamais armée aussi grande n’avait existé, et son existence se révéla être l’un des plus grands exploits de la race humaine. La technologie des mages vint soutenir cet assaut, souvenir d’une gloire passée. On nomma cette armée la Grande Alliance.
Le débarquement à Niûsanin eut donc lieu en plusieurs phases durant le printemps de l’année 923. Peu de temps après, les premières légions montèrent vers le Nord du continent.
Les Sorcami, peu préparés à affronter une attaque de cette ampleur, fuirent au départ sans combattre, se repliant vers la chaine des Sordepic. Là, la défense des hommes-sauriens s’organisa et défendit les frontières de Sorcamien avec l’énergie du désespoir, aidée par le terrain montagneux. Ainsi l’avance de la Grande Alliance fut arrêtée net en 924.
Constatant que les pertes devenaient de plus en plus grandes, l’état major allié décida de contourner les montagnes et d’attaquer les Sorcami à l’Ouest. Ils envoyèrent une flotte vers Omirelhen Sud, dans l’espoir de prendre la défense Sorcami à revers. Si cette offensive permit la conquête d’Omirelhen, elle dut elle aussi s’arrêter au pieds des Sordepic.
L’état major décida de continuer sa stratégie d’encerclement et et fit débarquer des troupes en Fisimhen. Dans cette contrée, les Sorcami, peu nombreux, se rendirent ou fuirent plutôt que de combattre, et Sorcamien fut bientôt totalement encerclé. Les humains ne purent cependant jamais pénétrer au coeur du Royaume des hommes-sauriens. Par esprit de vengeance, ils mirent à mort tous les Sorcami du nord de Sorcasard, coupés de leur pouvoir central. La Grande Alliance s’appropria ainsi tout le reste du continent. Certaines peuplades humaines autochtones ou soumises aux Sorcami habitaient également ces contrées et se soumirent bien vite à l’armée de l’alliance.
En 930, la Grande Alliance avait ainsi capturé ou conquis toutes les terres de Sorcasard excepté Sorcamien. Sachant que toute invasion du Royaume se révélerait trop coûteuse en vie humaines, les alliés finirent par signer un armistice avec les hommes-sauriens : le traité de Niûsanin.
Ce traité fondateur permit la création de nouvelles provinces humaines. Le sud du continent revint au domaine de Sanif qui fonda alors le Royaume de Niûsanif. L’Empire de Dûen, quant à lui, hérita des terres au Nord et à l’Ouest, et créa les provinces de Sortelhûn, Fismhen et Omirelhen, entra ainsi dans la période la plus prospère de son histoire.
Les guerres des Nains
(A venir…)